Mama Shelter Paris, quand l’hôtellerie parisienne se fait bling bling !

L’hôtel Mama Shelter Paris semble être en bonne position pour rejoindre les hôtels du groupe Murano (devrais-je dire feu Murano car il semblerait que l’établissement soit en dépôt de bilan) dans la catégorie faux chic et vrai toc parisien !

Mama Shelter fait partie de ces endroits conceptuels très tendances à Paris, qui se veulent des « espaces pluriels » mêlant hôtel, bar, bistrot-cantine créé à l’initiative de la famille Trigano (Ex Club Med), Philippe Starck et Roland Castro pour l’architecture (très sympa en revanche) et le très réputé chef Alain Senderens pour la carte du restaurant. Concept sympa au départ de proposer une hôtellerie branchée et pas hors de prix pour Paris, destinée à attirer une clientèle bobo, jeune et urbaine.

Le Mama Shelter est un refuge urbain qui se veut très cool, avec des murs en ardoises gribouillés à la craie, des chaises de cantine, une sorte de table d’hôtes sur laquelle on mange au coude à coude avec ses voisins de tablée dans un brouhaha assourdissant (très très bruyant le soir, on s’entend à peine parler). L’endroit grouille de monde chaque soir où la jeunesse dorée et les bobos parisiens se retrouvent au Mama pour boire un verre entre copains.

Malgré l’épaisseur du béton armé, le restaurant du Mama Shelter s’est pris une volée de Scud sur le coin de la toque. Service affolé, cuisine mal équipée, carte réduite à la portion congrue… A en croire les critiques depuis l’ouverture (je vous recommande ceux de l’Express Style), la démocratie branchouille a vite tourné à l’anarchie gentiment débrouille. Avec, en leader des casseroles débordé par les événements. C’est tout le problème des chefs consultants trompetés sur les cartes de restaurant mais jamais présents ! En général, ils sont comme leurs portraits toqués sur les plats cuisinés: emballants sur… l’emballage 🙂

Seulement voilà, au delà du concept bien sympa de grandes tablées entres amis, le service est juste inexistant et les prix justes exorbitants !!! Un vrai foutage de gueule si vous voulez mon avis. Quelle mouche me pique me direz-vous? Et bien juste le ras le bol de ces lieux branchés qui sous couvert d’une comm bien rodée oublient l’essentiel, mettre le client au centre des attentions et assurer avant tout un service et des prestations de qualité.

Je me suis rendue plusieurs fois au Mama Shelter à Paris et à chaque fois j’ai été consternée par la lenteur du service, la propreté des lieux très très relative (quoi de plus représentatif pour juger de la propreté d’un établissement, que de faire un tour dans ses toilettes?). Suffit de voir l’état de propreté des toilettes du Mama Shelter prise un jeudi soir à 21h pour se faire une petite idée 😉

La première fois que j’ai testé le fameux brunch du Mama, hautement recommandé par des amis (ah oui vraiment des amis? ;-)) c’était un dimanche d’août l’été dernier. Accompagné d’amis blogueurs nous avions réservé une table en terrasse pour 6. A l’époque le brunch était à 39 euros (il est depuis passé à 42€ :-)). Hormis la variété du buffet (seul point positif), nos assiettes se sont empilées sans que personne ne viennent desservir.

Nous avons été contraint d’assurer le service nous-mêmes car personne de l’équipe du Mama Shelter ne venait nous voir pour nous proposer thé et café. Que dire du chauffage extérieur qui s’est brusquement allumé par 38 degrés extérieur 🙂 Ah oui, ce fameux dimanche d’août se trouve être un week-end de canicule. Un des rares de l’été 2012 du reste. Service réduit un dimanche au mois d’août à Paris, visiblement au Mama Shelter c’était aussi les vacances.

Bref, après cette expérience hautement décevante du Mama Shelter, je me suis promis de ne plus jamais y remettre les pieds. Je n’ai rien contre un brunch à 39€ mais sincèrement pour ce prix là j’attends un vrai service et pas que l’on me prenne pour un pigeon.

C’était sans compter sur la pugnacité d’un ami qui y  avait récemment réservé une table. J’ai donc rongé mon frein pour retrouver mes amis un jeudi soir au restaurant du Mama Shelter. Alors là comment vous dire…par où commencer??? Déjà que nous nous sommes retrouvés sur une table d’hôtes face aux cuisines en lieu et place d’une table qui avait été réservée l’après midi même. Que le plat initialement choisi n’était plus disponible, que nous avons attendu au moins 30 minutes pour qu’un serveur prenne notre commande (et encore, il a fallu en « choper » un surfant entre les tables). A croire que l’on n’est pas logé à la même enseigne si l’on dîne sur à la table d’hôtes ou attablé au restaurant (là même où nous étions censés dîner). Pourtant, la carte est la même, les tarifs aussi !

Cerise sur le gâteau et pour couronner cette soirée au top, une panne de courant nous a contraint à dîner dans le noir avec un bruit assourdissant. Je vous épargne les coups de gueule des nombreux clients, l’absence d’explication de la direction (la direction était ce soir là aux abonnés absents :-)), les serveurs totalement désemparés et ne sachant que dire et surtout que faire…Vous trépignez de voir la vidéo? Elle a été prise au tout début de la panne et j’étais bien loin de m’imaginer que cela durerait plus de 2h! Magnéto, Serge 😉

Durée de la petite plaisanterie? 2 bonnes heures !!! Et oui vous avez bien lu, 2 heures sans motif, sans explication, sans même un dédommagement de la part de la direction. Non, lorsque l’électricité fut rétablie, c’est avec un certain empressement que l’on s’est emparé de nos CB et règlement :-). Cette fois-ci pourtant la community manager au vu du tweet de LA désormais célèbre photo des toilettes du Mama Shelter m’a contacté pour assurer la remontée de l’info auprès de la direction. Là je salue l’initiative fort appréciable. C’est ainsi que j’ai eu le plaisir quelques jours après cette seconde déconvenue au Mama Shelter de m’entretenir avec le DG de l’hôtel expliquant que les raisons de la panne de courant n’étaient pas encore clairement identifiées et justifiant le bordel général par son absence au poste ce soir là ;-). Lot de consolation pour moi? Le directeur du Mama Shelter m’invite à revenir dans son établissement pour un nouveau brunch passé à 42€ pour lequel il m’a promis de m’offrir…le café 🙂 Maigre consolation, non? Autant vous dire que je suis vaccinée à vie d’une future virée au Mama Shelter.