L’image de Nelson Mandela, disparu la semaine dernière, suscite dors et déjà les convoitises et tend vers l’explosion d’un nouveau business !
Nelson Mandela, un homme d’exception à l’envergure universelle, s’est éteint le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans. Connu pour son combat contre l’apartheid et l’esclavage, il a su, à force de courage, de ténacité et de clairvoyance, libérer l’Afrique du Sud d’un régime inique et violent. Il est parvenu, unique exemple dans l’histoire, à réconcilier oppresseurs et opprimés dans un seul système et, par intelligence tactique, tout autant que par la bonté d’âme, il a su pardonner et entraîner tout un peuple dans le pardon. Nelson Mandela a finalement établi une authentique, et donc imparfaite démocratie, dans un pays où régnaient esclavagisme et inégalités raciales.
Son héritage a transformé le paysage touristique en Afrique du Sud. Robben Island, l’île sur laquelle il a été emprisonné pendant 27 ans, est aujourd’hui classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et est devenue l’une des plus grandes attractions touristiques du pays. D’autres lieux importants dans la vie de Mandela, tels que la Ferme Liliesleaf, l’endroit où il a été arrêté près de Howick, sont tous les deux devenus des attractions touristiques. L’Apartheid Museum, Freedom Park et le Hector Pieterson Museum font également partie des sites touristiques qui attirent des centaines de milliers de visiteurs chaque année grâce à l’inspiration de Nelson Mandela.
De nombreux hommages lui sont rendus à travers le monde, mais la mémoire de cet homme rempli d’humilité devait inévitablement être récupérée par un business insatiable et impitoyable, qui devrait exploser dans les mois à venir. Déjà, à Howick, à 90 km au sud de Durban, sur les lieux mêmes de l’arrestation du dirigeant noir sud-africain, un monument commémore l’arrestation de Mandela : musée, complexe touristique avec restaurant, atelier d’artisanat, amphithéâtre et salle de mariages. Le promoteur du projet n’en démord pas : il tient à y ouvrir un Café de la vérité offrant au déjeuner une formule Prison et une formule Liberté. On lui préférait le modeste monument de briques orné d’une plaque de cuivre dévoilée en décembre 1996 par Mandela lui-même…
Entre patrimoine personnel, produits dérivés et utilisation de l’image du leader anti-Apartheid, Nelson Mandela génère déjà un impressionnant business. Des billets de banques sud-africains sont déjà à son effigie, ainsi que d’autres objets commémoratifs tels que vêtements, briquets et peluches, fleurissant régulièrement sur les marchés, impulsés par des personnages avides de revenus mais peu scrupuleux quant aux droits à l’image. Avec des droits d’auteurs impressionnants et un éventail de produits dérivés approuvé par la Nelson Mandela Foundation, c’est aussi l’héritage propre de l’ancien prisonnier qui risque de créer des tensions. Le petit-fils du leader, Mandla Mandela, a été accusé de vouloir développer un tourisme sur la base de la dernière demeure de l’ancien leader, associant un musée, des commerces et de l’hôtellerie à la tombe du grand homme. On lui avait également reproché d’avoir vendu les droits de retransmission télévisée des obsèques de son grand-père. Dernier exemple au cœur des polémiques, une des filles de Nelson Mandela aurait investi dans un domaine viticole renommé House of Mandela. Le vin est vendu sous cette marque jusqu’à 40 euros la bouteille, essentiellement aux touristes et sur les marchés asiatiques. Soit 10% du salaire moyen mensuel dans le pays.
Il n’est pas certain que l’ancien Prix Nobel de la paix puisse, selon la formule consacrée, reposer en paix !