Belle initiative que d’organiser un Festival de Kitesurf sur cette magnifique Île de Rodrigues !
Créé en 2013 à l’initiative de Jean Sydney Clair, Président du Rodrigues Kitesurfing Association et Jean-Christ Speville, secrétaire du Rodrigues Kitesurfing Association, l’IRKF (International Rodrigues Kitesurf Festival) rassemble désormais une cinquantaine de participants et quelques centaines d’aficionados venus soutenir et encourager les participants.
Pour cette quatrième édition, s’est glissé dans le programme une étape du championnat du monde de Kitesurf organisé par l’IFKO (International Federation of Kitesports Organizations) en présence de Diogo Paes Fernandes, président de l’IFKO, Sofia Guerreiro, directrice générale de la fédération et Olivier, directeur technique.
Pas simple d’organiser un Festival de kitesurf sur une île comme Rodrigues où la connexion internet est très capricieuse. Le débit actuel de l’Internet, donne la migraine aux habitants et ne facilite pas la couverture d’événements culturels ou sportifs tels que le festival de kitesurf de Rodrigues. Que dire des hôtels et maisons d’hôtes qui ne peuvent pas répondre en temps et en heure aux demandes de réservations émanant d’internautes du monde entier et perdent ainsi des résas !
J’ai appris du Commissaire du Tourisme de Rodrigues, Jean Richard Payendee, que l’île sera (enfin) raccordée au câble South Africa-Far East (SAFE), câble sous-marin de dernière génération qui relie, par fibre optique, Maurice à l’Europe. Reste à savoir quand car déjà lors de ma venue en 2012 à Rodrigues, il en était déjà question mais rien n’avait été validée par le gouvernement mauricien.
Pour cette 4eme édition, l’équipe de Jean Sydney s’est donnée du mal pour faire venir internet sur la plage de Mourouk et permettre aux journalistes et influenceurs présents de couvrir au mieux l’évènement. Résultat, une case technique « presse » équipée de box Emtel a permis un minimum de partage…en bas débit.
En ce qui me concerne il m’a fallu une journée pour envoyer quelques emails avec des pièces jointes, 3 jours pour publier sur Facebook une vidéo, plusieurs heures pour mettre en ligne une photo en 72 dpi 🙂 . Mais l’ambiance était là !
Trop ravie de revenir sur cette île de Rodrigues que j’affectionne tant. Comme toujours quand je voyage, j’aime me laisser surprendre. Là, je dois dire que j’ai pas été épargnée, l’organisation du voyage n’ayant pas vraiment été bordée. C’est ainsi qu’après un voyage de plus de 18h (11h de vol pour relier Maurice, 6h d’attente en transit à l’aéroport de Plaisance, 1h30 de vol pour relier Rodrigues), je suis arrivée ce 3 juillet à Rodrigues, exsangue !
Après 1h30 d’attente à l’aéroport, nous arrivons enfin à l’hôtel Mourouk Ebony où sont logés la majorité des festivaliers ainsi que l’équipe de l’IFKO. Présentations faites avec tous les membres, direction la salle de presse pour un briefing (il est plus de 21h et je ne me suis toujours pas posée depuis mon départ de Paris la veille !).
22h passé, je vois les organisateurs se diriger vers le restaurant pour un repas (tant attendu) auquel nous ne sommes pas conviés car attendus (paraît-il) dans la maison d’hôtes la Belle Rodriguaise où je suis censée rester durant le festival. Sauf que voilà, j’ai appris la veille de mon départ que nous serons hébergés Joey (un photographe franco-mauricien) et moi-même à la Belle Rodriguaise alors que dans le programme initial nous devions être hébergés au Bakwa Lodge. Pour info, la Belle Rodriguaise est à environ 20 mn en voiture du festival, le Bakwa lodge 2 mns à pied. Evidemment, je suis pas véhiculée et aucun transfert n’est prévu. Comment dès lors se rendre au Festival ?
Il est à présent 23h et nous venons d’arriver avec Joey, Marie-Paule et Jean-Christ (secrétaire du Rodrigues Kitesurfing Association) à La Belle Rodriguaise. Comme je le craignais, la maison d’hôtes de Françoise est fermée (logique à cette heure) et évidemment aucun repas n’a été prévu (normal car j’ai appris ultérieurement que personne n’a jugé bon de prévenir Françoise de notre heure d’arrivée). Cela fait donc près de 24h que j’ai quitté Paris sans pouvoir prendre une douche, me poser et mon dernier repas remonte à 06h du matin dans l’avion d’Air Mauritius. Cela tombe bien, j’ai décidé de me mettre au régime 😉 .
Nous avons dû attendre 30 minutes supplémentaires pour que le gardien se réveille et vienne à notre encontre. Pas du tout informé de notre venue, évidemment. Je vis un cauchemar et la fatigue du voyage n’aide pas à relativiser. Il est où le légendaire accueil rodriguais qui m’avait si séduit en 2012 ? La Belle Rodriguaise est vide (pas un client), la maison est plongée dans le noir le plus total, ambiance « Shining » 🙂 . Zen, restons zen.
Ouf, internet fonctionne à la Belle Rodriguaise. Dans l’attente de savoir si l’on va manger quelque chose (j’ai quasi l’appétit coupé à cette heure) et si l’on dort ou pas ici, je charge mes emails (enfin). J’interroge Jean-Christ, l’organisateur de ce festival qui m’a invité. Il ne semble au courant de rien, ne gère visiblement rien. Il semble avoir perdu l’usage de la parole. Certainement une mauvaise connexion synaptique 🙂 .
La seule personne rassurante et pro se trouve être Marie-Paule, ancienne collaboratrice de l’office du tourisme, pro à temps plein et fondatrice d’Eco-Balade dont je parlerai dans un prochain post. On finit par s’installer dans nos chambres respectives.
Elles sont charmantes. La mienne est rénovée, colorée, superbe. Je prends enfin une douche. Bonne nouvelle, Dario et d’autres membres de l’équipe nous rejoignent avec de quoi nous sustenter. A cette heure là, je dis bravo ! Ils sont allés chez Paul qui tient une maison d’hôtes sur la route et qui a spontanément et au pied levé préparé une omelette accompagnée de pâtes et champignons. C’est délicieux ! Il est minuit passé. L’incident est clos. On finit par en rire tous ensemble. Demain est un autre jour.
Le lendemain, je tente désespérément de charger mes emails. C’est très lent. Françoise la propriétaire de La Belle Rodriguaise est là. Elle s’excuse pour l’incident de la veille. Personne ne l’avait prévenu de notre arrivée tardive (la pauvre !). Je suis guère étonnée vu l’attitude désinvolte et le manque de professionnalisme de Jean-Christ, l’organisateur du festival. Je suis pas au bout de mes surprises malheureusement.
J’apprends que l’on est transférés in fine au Mourouk Ebony où nous seront hébergés durant le festival. Je suis rassurée car je ne voyais pas bien comment j’allais pouvoir rejoindre le festival chaque jour n’étant pas véhiculée. La Belle Rodriguaise est à 15 minutes de marche par la plage du Mourouk Ebony. A marée basse parce que à marée haute cela devient toute de suite un peu plus compliqué 🙂 .
Je quitte à regret La Belle Rodriguaise. La maison de Françoise est superbement située à Rodrigues. Les chambres toutes avec vue mer sont à quelques mètres d’une plage de sable fin où viennent s’ébattre chèvres et vaches.
Le lieu est magique. Une paillote sur la plage propose régulièrement des grillades de poissons pêchés le matin même. Divin !
Le petit déjeuner quant à lui est pantagruélique et savoureux. Françoise est une cuisinière réputée à Rodrigues, sans conteste l’une des meilleures. Elle a même publié un livre de recettes rodriguaises. On vient de loin pour goûter sa cuisine. Ses confitures maisons sont légions. A tomber. Je suis dingue de sa confiture à la coco. Une tuerie absolue !!!
Une belle adresse que je recommande vivement lors d’un séjour à Rodrigues. On s’y sent bien. Comme à la maison.
Arrivés à l’hôtel Mourouk Ebony, changement de décor. Bienvenue à la case créole. Des petits bungalows rouges et blancs tous face à la mer. Le coucher du soleil y est magique !
Les chambres spacieuses sont sobrement décorées avec ce petit côté créole. C’est simple mais on s’y sent bien. Côté cuisine en revanche, on est loin de la table gastronomique de l’hôtel Tekoma où nous avons terminé notre voyage 😉 . Ne vous attendez pas à de la grande cuisine mais l’ambiance est bon enfant, le personnel souriant, disponible et accueillant.
Je tiens à préciser, pas d’internet dans les chambres (pas de télé non plus et c’est tant mieux). Internet ne fonctionne que dans le lobby et la réception. Enfin, quand je dis fonctionne, c’est un bien grand mot. Il faut se lever à 5h du matin pour être certain de parvenir à se connecter pour pouvoir charger et envoyer ses emails à défaut de travailler. Joey, photographe du festival, se lève à 4h du matin voire ne dort pas du tout pour parvenir à envoyer ses photos aux journaux et magazines. Belle abnégation ! Il a un secret, il carbure au rhum Red Bull dès 16h 🙂 .
Le festival de kitesurf bat son plein, l’équipe de Jean Sydney est au taquet, nombreux sont bénévoles. Il faut dire que c’est un évènement attendu à Rodrigues où le taux de chômage chez les jeunes est très élevé. Marie-Paule gère les hôtesses et l’accueil des festivaliers. Elle s’occupe également des entrées aux soirées. Bref, elle est partout 😉 . Une battante !
Pour la première fois dans le cadre de cette 4e édition du festival de kitesurf, une étape du championnat de freeride a lieu. Il faut concilier les exigences des organisateurs de l’IFKO rompus à ce type d’évènement aux contraintes locales : manque de connexion internet, météo capricieuse et équipe en sous effectif. Malgré le stress et les tensions, la bonne ambiance demeure. On va dire que c’est le principal 😉 . J’essaie de me caler au programme, difficile. Tout est décalé, personne n’est informé.
Je sympathise avec des festivaliers. Alexandra, Stéphane, Cédric et Mathieu sont français expatriés à Maurice. Tous les 4 grands fans de Kite qu’ils pratiquent dès que possible, càd dès que le vent le permet 😉 .
Cette passion commune combinée à des objectifs pros ou persos singuliers les ont convaincu de quitter la France pour s’installer à Maurice. Alexandra qui fait du kite depuis 3 ans (je suis admirative de son niveau !) est prof de physique. Stéphane a vendu son entreprise en France pour vivre de sa passion et monter une école de Kitesurf (Kitzone) à côté de Grand Baie avec son ami mauricien Richie, prof de Kite et également festivalier. Cédric est quant à lui infirmier. Il a vécu plus de 12 ans à Mayotte avant de s’installer à Maurice il y’a 2 ans et d’ouvrir une boutique dédiée à l’univers du kite et de la glisse.
Cette joyeuse bande propose de me joindre à eux un soir pour assister à l’une des soirées organisées par le festival dans la boîte locale située à quelques km de l’hôtel Mourouk Ebony. L’ambiance bat son plein à l’Hermitage où festivaliers, champions de kite, locaux et organisateurs s’en donnent à cœur joie sur le dance floor. Le rhum coule à flot, le red bull aussi 🙂 . Je rentre exsangue en taxi à 2h30 du matin ! Je me demande encore comment certains font pour ne pas dormir et enchaîner sur le festival. L’effet Red Bull sans doute 😉 .
Le festival de Kite se termine le dimanche 10 juillet et nous devons quitter l’hôtel Mourouk le 08. Je consulte mes emails pour connaître le prochain point de chute et m’aperçois que pour la nuit du 08 rien n’est prévu. J’envoie un email à Jean-Christ (le fameux organisateur du festival) pour savoir ce qu’il en est. Pas de retour. Je me doute que le garçon est trop occupé avec l’organisation des festivités. Je l’avais croisé la veille en sortant de la fameuse boîte L’Hermitage à 2h30 du matin. J’attendais le taxi avec d’autres festivaliers. Il est passé à côté de moi sans un mot. Bon, on dira qu’il ne m’a pas vu 😉 . Je trouve la solution, le lendemain soir en croisant Christian, un autre français expatriée à Maurice, tombé amoureux de Rodrigues où il a acheté une vaste demeure qu’il a transformé en maison d’hôtes avec l’aide de sa charmante épouse Nathalie !
C’est ainsi que nous nous retrouvons au Riad Saint-François. Le lieu est atypique. Situé à 5 mn à pied de la superbe plage de Saint-François, le Riad Saint-François est une drôle de maison d’hôtes conçue façon riad marocain.
Chacune des 4 Suites de l’établissement est tournée vers le patio intérieur de la maison d’hôtes donnant sur la cour et la piscine. Je suis logée dans la Suite Bali la bien nommée. Spacieuse, confortable avec son lit à baldaquin de 2 m par 2 m, sa salle de bains avec sa douche à l’italienne. C’est confortable et la déco est soignée.
Je suis accueillie à bras ouverts par Nathalie et Christalie, la mascotte de la maison, adorable chihuaha qui m’a immédiatement adopté 🙂
Lors du dîner j’apprends que l’on peut louer indifféremment une suite ou privatiser le riad avec le personnel de maison. Patricia est la spa manager. Elle a des doigts de fée (testé et largement approuvé). Nathalie et Christian ont pensé à tout, même à créer un petit spa avec sa salle dédiée aux massages. Unique à Rodrigues !
N’étant pas véhiculée pour me rendre à la soirée de clôture du festival et à la remise des prix, Christian se propose de m’y emmener. Le premier ministre mauricien a fait le déplacement pour l’occasion. Il remet en personne les prix aux gagnants. Jean-Sydney Clair et le président de l’IFKO, Diogo Paes Fernandes clôturent le festival par un discours qui sera retransmis le soir même à la télé mauricienne.
Quant à moi, je quitte mes charmants hôtes Nathalie et Christian pour entamer la seconde partie de mon voyage à Rodrigues et séjourner à l’hôtel Tekoma, de loin le plus bel hôtel de l’Ile…
Superbe! Je rêve de cette destination depuis quelques mois maintenant, du coup je l’ai mis sur la liste pour 2016 pour un séjour Maurice+Rodrigues 😀 Hate de découvrir cela et peut-être même via tes bonnes adresses 😉
Bises,
Violaine.
Merci Violaine ,-) . Et oui Rodrigues est de loin mon île chouchou dans l’océan Indien. Je suis fan absolue. C’est une île 100% nature. Aucun tourisme de masse, les rodriguais sont extras et l’île Rodrigue offre des paysages à couper le souffle.