New York peut trembler. Dès 2020, si l’on en croit les autorités locales, Shanghai sera le plus grand port du monde, la première place financière, le cœur d’un réseau de transports ultramodernes où les trains magnétiques croiseront des autoroutes suspendues, sur lesquelles rouleront des voitures électriques… Le principal centre de recherche et développement de la planète, la capitale des industries de pointe… A Shanghai, tout est superlatif, on en perd le souffle !
Saviez vous que la ville la plus peuplée de Chine est Shanghai ? Avec pas loin de 24 millions d’habitants, elle constitue aussi l’une des plus grandes mégapoles du monde. La ville de Shanghai qui signifie littéralement « sur la mer », est le point de passage oriental avec l’Empire du Milieu. Carrefour culturel, elle est en passe de devenir l’une des villes les plus influentes aux côtés de New-York, Londres, Tokyo ou Paris. Pourtant, Shanghai, la nouvelle New York, conserve son brouillard, ses fantômes et son mystère. Elle cherche toujours sa liberté d’expression. Ses inégalités sont criantes et tous ne réussiront pas dans cet eldorado dur et compétitif. Les histoires de businessmen chinois trahissant leur partenaire étranger et devenant des concurrents sont légion. Mais elles ne découragent pas les 15 000 entrepreneurs, industriels, financiers ou étudiants français attirés par le mélange d’énergie et de nostalgie qui flotte sur cette ville. Du fond de ses entrailles, Shanghai a retrouvé son magnétisme. Et elle aimante les visiteurs, comme la Grosse Pomme le faisait au siècle dernier.
Tant d’effervescence méritait bien un « petit » week-end à la découverte de cette mégapole aux mille facettes ;-). Heureuse coïncidence, le vol Air France CDG/Shanghai était prévu le jour de mon anniversaire ! Sympa, non ? J’aurais dû me méfier quand au moment du passage de la douane à Paris, le policier a pris mon passeport et m’a demandé mon billet. « Vous allez où charmante demoiselle ? ». Shanghaiiiii me suis-je empressée de lui répondre. Ce à quoi il a répondu tout de go : « Heu, mais vous avez fait quoi exactement pour mériter une telle punition ? »….Quelques minutes plus tard, tranquillement installée dans le lounge Air France des voyageurs en Business et Première, je vois débarquer une charmante hôtesse me tendant un sac : « au nom d’Air France » me dit elle un large sourire sur le visage. Je découvre extatique une bouteille de Champagne Deutz millesimé au fond du sac. Chouette, c’est mon anniversaire, je pars à Shanghai pour un long week-end et Air France m’offre une bouteille de Champagne Deutz pour célébrer l’événement ! Je suis sur un nuage ;-). Bizarrement, je ne parviens pas à me sortir de la tête la remarque du douanier : « Heu, mais vous avez fait quoi exactement pour mériter une telle punition ? »….
1h30 plus tard, résonne dans le lounge Air France, une annonce à l’attention de tous les voyageurs en partance pour Shanghaï : « Suite à une avarie de matériel et à l’impossibilité de trouver à l’arrache un équpage de remplacement nous sommes contraints d’annuler le vol pour Shanghaï. Nous vous demandons de bien vouloir vous diriger auprès du personnel au sol pour connaître votre sort., etc … ». Je vous passe les détails de la confusion mêlée à la colère des passagers puis de l’attente interminable à l’aéroport afin de savoir s’il valait mieux prendre un taxi pour rentrer chez soi, y passer la nuit et repartir le lendemain à Roissy ou rester dormir à l’aéroport au frais de la compagnie. Heu, c’était quoi déjà la remarque du douanier quant à ma destination finale ;-). J’ai préféré rentrer à la maison, passer la nuit et repartir le lendemain déterminée à ne pas me laisser gâcher mon week-end à Shanghaï. Le vol AF112 a décollé à l’heure cette fois et c’est à 07h le lendemain matin que j’ai foulé le sol chinois pour la 1ere fois….
31 degrés celcius versus 15 degés à Paris, un épais brouillard (c’est un euphémisme) et des grattes ciel à perte de vue dissimulés par la pollution. Un air difficilement respirable pour l’astmatique que je suis et un ciel invariablement blanc. Pas un bout de ciel bleu et très peu de vert. Je crois que c’est ce qui m’a le plus « choqué » en découvrant la ville. Ne pas voir le haut des grattes ciel et ne sentir que le bitume. Il y’a peu d’espaces verts à Shanghai. Contrairement à Londres, NYC ou Paris pourtant pas la mieux lottie, je n’ai pas trouvé de poumon vert au cœur de Shanghai. Quelques parcs ici et là tel celui de Fuxing où les shanghaiens se retrouvent pour danser et pratiquer un art ancestral le Tai-Chi-Chuan auquel je me suis essayée fort maladroitement :-).
On craignait qu’en rasant d’anciens quartiers ou en érigeant des forêts de gratte-ciel elle ne perde son âme ; il n’en est rien. Shanghai avance au-devant de son époque sans renier son passé. Dans ses quartiers nouveaux –Pudong– ou ceux qui ont fait son histoire – le Bund, l’ancienne concession française ou la vieille ville chinoise – elle invente avec éclat un art de consommer, un art de vivre.
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Il faut partir à la découverte du quartier branché de Xintiandi situé dans l’ancienne concession française. Ici les vieilles maisons de briques côtoient les insolents grattes ciel. Xintiandi est un des quartiers les plus chics de Shanghai. Situé à quelques pas de l’artère commerçante luxueuse de Huai Hai Middle Road, Xintiandi est un ensemble de maisons traditionnelles restaurées qui accueille non plus des habitants mais des boutiques chics, des restaurants internationaux temple de la branchitude et refuge des happy fews, des concessionnaires de voitures italiennes et une foule de touristes curieux. Tout le monde est conscient que mis à part la bâtisse où se sont retrouvés pour la première fois les fondateurs du Parti Communiste Chinois, rien dans ce décor n’est vraiment authentique. En lisière du quartier financier de Lujiazui, Xintiandi est surement un des quartiers où le mètre carré tutoie celui de Londres voire de Hong Kong. Sa situation en plein centre ville et le standing des immeubles attirent les plus riches Shanghaiens et expatriés.
Si tous les étrangers qui vivent à Shanghai utilisent l’expression « la concession française » pour décrire une partie de la ville les chinois n’aiment vraiment pas cette expression. Avec ses rues bordées de platanes, ses étroites venelles, ce quartier typique vaut le détour. Ce quartier est composé de maisons traditionnelles shanghaienne, les Shikumen. Elles sont apparues dans les années 1860, possèdent toutes 2 étages et une cour intérieure. Très peu de personnes vivent encore à Tianzifang car toutes ses maisons ont été reconverties en boutiques, galeries d’art, bars et restaurants branchés. Surprenant, au hasard de mes pérégrinations, j’ai découvert un restaurant à la déco pour le moins insolite et exclusivement dédiée à l’univers des toilettes (non, non, vous avez bien lu :-)).
Immanquable lors d’un séjour à Shanghai, le Bund ! Le Bund est un lieu magique de Shanghai où il est agréable de se balader. Entre les nombreux bateaux qui circulent sur le fleuve jaune, les bâtiments aux styles tous différents les uns des autres sur le côté ouest et la vue sur les grattes ciels de l’autre côté du fleuve on ne sait pas trop où poser les yeux. Si vous arrivez assez tôt le matin, vous aurez peut être la chance de voir les vieux chinois faire leur Tai-Chi du matin afin de bien commencer la journée. C’est toujours assez marrant de voir la différence entre le côté traditionnel des chinois et la vitesse à laquelle se développe Shanghai. La lumière du soir met vraiment en valeur l’architecture des bâtiments. A la nuit tombée, ces immeubles cossus, vitrines architecturale du “Paris de l’Orient” des années 1930-1940, s’illuminent et accueillent la fête, tandis que la rue de Nankin se pare de mille réclames fluo.
Comme je le précisais plus haut, les espaces verts et parcs sont rares à Shanghai où l’on privilégie l’édification de grattes ciel au détriment du cadre de vie. Autour du vénérable jardin Yu, l’agitation du vieux bazar aux allures de Disneyland ne doit pas faire oublier quelques-uns des plus vieux édifices de Shanghai, dont certains datent du XVIe siècle. Richesse et tradition religieuse chinoise s’expriment dans ce minuscule périmètre : temple de Confucius, taoïsme au temple des Nuages-Blancs, bouddhisme au monastère Chen Xiang… Un jardin séculaire a toutefois échappé à cette urbanisation de masse, le jardin de Yuyuan situé au Coeur de la vieille ville. Un jardin aménagé pour son père par Pan Yunduan, gouverneur du Sichuan, dans la seconde moitié du XVIe siècle. Le domaine fut par la suite vendu à des guildes de marchands. Rochers aux formes fantastiques évoquant des montagnes, étang rappelant mers et lacs, cours d’eau, bonsaïs : on retrouve là tous les éléments qui doivent figurer dans le jardin d’un lettré et reproduire la nature ou des paysages célèbres à une échelle réduite.
Tout autour, de nombreux restaurants de raviolis. Très différents de ceux que l’on trouve dans les restaurants chinois parisiens, ces raviolis au jus de porc à la pâte fine se consomment à la paille pour en boire le jus. Heu, comment vous dire, je me suis juste contentée de prendre une photo, la végétarienne que je suis s’interdisant d’y toucher. Les chinois sont ultra friands de raviolis et autres plats à base de viande. Très carnivore le chinois :-).
Incroyable ce contraste entre les vieux édifices et les grattes ciel. Un peu plus loin le marché aux antiquités, prévu de disparaître où l’on trouve encore le fameux livre rouge de Mao et quelques autres objets de propagandes !
Il ne faut pas manquer une halte dans le quartier de Moganshan Lu, réputé pour ses galeries d’art, où l’avant garde chinoise s’expose dans des anciens entrepôts de tissus, près de la rivière Suzhou. Squatté par des artistes au début du XXIe siècle, cet ancien complexe industriel est devenu un « créative industry clustering park » (pépinière de créateurs) tout ce qu’il y’a de plus officiel en 2005. Mention spéciale pour le M50, sorte de pépinière géante pour les jeunes artistes chinois. Victime de son succès, on y dénombre également de nombreuses boutiques à touristes et galeries.
Situé au Nº 50 de la rue Moganshan à Shanghai, le M50 est l’un des quartiers artistiques les plus importants de la ville et un endroit à nul autre pareil. Des entrepôts et des carcasses d’usines belles comme des sculptures de César ;-). Et des étudiants des Beaux-Arts qui paressent au soleil avant d’aller explorer le tout nouveau musée Minsheng, premier espace d’art contemporain créé par la municipalité de Shanghai. Cela se passe à Hong Fang, à l’ouest de l’ex-concession française. Entre campus à la scandinave et friche postindustrielle, cette pépinière de jeunes cabinets d’architectes et de galeries audacieuses invente la Chine de demain. Simultanément, au nord-est de la ville, la galerie ShanghArt, pionnière de l’art contemporain à Shanghai en 1996, métamorphose les anciens entrepôts de Wu Wei Lu en nouvelle vitrine de l’art d’avant-garde. Ici, des ateliers d’artistes, là un futur musée de plus 3 000 mètres carrés. Plus loin, les locaux de Made In, une initiative de l’artiste Xu Zhen basée sur une idée provoc’ : faire de l’art une entreprise commerciale rentable. Et ça marche : au mur, un gigantesque collage s’achève dans la fièvre, avant d’être expédié à San Francisco. Moins underground, il y a Tian Zi Fang, un lacis de microruelles sauvées de la démolition par les riverains en 2000, aujourd’hui truffé de galeries et de boutiques d’artisans, d’apparts bohème et de terrasses de cafés où les belles Shanghaiennes sirotent leur Coca en qipa.
Ne manquez pas la visite du quartier de Pudong, la ville nouvelle et ses gratte-ciel vertigineux, tels l’emblématique Oriental Pearl Tower. Pour un panorama complet de la ville, direction le 100e étage du World Financial Center ou le bar Cloud 9, au 87e étage de la tour Jinmao. N’oubliez pas toutefois que Shanghai est une ville ultra polluée et qu’il n’est pas rare que le haut des gratte-ciel soit dissimulé dans un épais brouillard. Un ami ayant séjourné au Park Hyatt au delà du 80e étage m’a affirmé n’avoir jamais vu le ciel lors de son séjour. La seule vue de sa chambre fut un épais brouillard gris.
Si vous avez le temps, partez à la découverte de Shanghai en side-car vintage (topissime !!!) avec Insiders. Cette agence fondée par Thomas Chabrières propose des balades en side-car vintage dans les rues de Shanghai, en compagnie d’un guide connaissant la cité comme sa poche, prêt à partager ses meilleures adresses. Tarifs: 1heure, 115 €; 2 heures, 217 €; 4 heures, 289 €; et le forfait Shanghai by night: 2 heures pour 2 personnes avec champagne pour 275 €. Renseignements: book@insidersexperience.com.
Bonnes adresses à Shanghaï :
Younik
Un concept-store qui présente une sélection unique de jeunes (et moins jeunes) créateurs chinois, de Zhang Sifeng à Han Feng.
18, Zhongshan Dong Yi Lu. www.bund18.com
Shang Xia
La maison Hermès et la designer chinoise Jiang Qiong Er ont uni leurs talents pour inventer un nouveau luxe asiatique : laques, bijoux, meubles, tissages… Et l’ouverture de sa petite sœur à Paris est prévue pour la fin de l’année, rue de Sèvres….
F1 Hongkong Plaza, 283 Huaihai Middle Road. www.shang-xia.com
Annabel Lee
Une marque créée par un collectif de stylistes internationaux remettant au goût du jour la soie et la broderie chinoises. Mode et linge de maison.
8-1, Zhongshan Dong Yi Lu.
Night life :
Glamour Bar
Pour la vue sur le fleuve Huangpu, la cuisine française et les happenings musicaux.
Bund 18, 6/F, 18 Zhongshan Dong Yi Lu. www.m-theglamourbar.com
Bar Rouge
Pour découvrir les DJs du moment en admirant le Bund, lovée dans une banquette vermillon !
Même adresse que le Glamour Bar. www.bar-rouge-shanghai.com
Bien qu’il faille environ 11h de vol pour rejoindre Shanghai, un long week-end de 5 jours / 4 nuits permet d’en voir l’essentiel. Notez que le décalage horaire avec Paris est de +6h et un visa est obligatoire !!!
Si vous souhaitez faire appel à un spécialiste pour préparer et organiser votre voyage à Shanghai, Jet tours dispose d’un savoir-faire historique et reconnu. Avec plus de 45 ans d’expérience « circuits », la marque est devenue un incontournable du monde touristique. Elle s’adapte à tous les désirs de voyages en proposant 4 grandes thématiques de circuits dont les « essentiels » pour globe-trotter à budget serré qui permet de découvrir les incontournables d’une destination, « tout découvrir » pour voyageurs exigeants, « Explorer » pour explorateur passionné et « Prendre le temps » pour épicurien de la découverte .
Renseignements et réservations : www.jettours.com et dans les agences de voyages partenaires du tour opérateur.
Waaaaaahouuu super reportage, très complet! Merci Air France :)))