Blogueur, un métier d’avenir?

4 ans déjà que j’ai lancé Koming Up, blog dédié aux dernières tendances du voyage. 4 ans que je déniche des bons plans, repère de nouveaux hôtels ou maisons d’hôtes, vous informe de l’actu liée au voyage, vous fait partager mes voyages, mes coups de coeur et mes coups de gueule 🙂

En 4 ans, je suis passée de la blogueuse qui ne connaissait pas grand chose à internet à une vraie spécialiste du référencement naturel, ce que les professionnels du marketing digital appellent SEO ou en d’autres termes le Saint Graal!

Que je vous explique aujourd’hui pour quelles raisons les marques se battent pour arriver coûte que coûte en 1ère page de Google :

– internet est devenu en quelques années LE médium (et oui, média est le pluriel de médium ;-)) de référence. Aujourd’hui, rare sont les individus qui n’y ont pas accès et ne soient pas équipés d’ADSL. Du coup, la majorité font leurs recherches sur internet pour répondre à leurs besoins qu’ils s’agisse d’informations, de biens de consommations, d’équipement ou encore de voyages.

– Les marques quelles qu’elles soient ont un objectif : se retrouver en 1ère page de Google car les statistiques démontrent encore une fois que la majorité s’arrêtent à la 1ère page de Google lorsqu’ils font une recherche. Résultat :  les marques se livrent une bataille féroce à coup de millions d’euros annuel de budget en Google Adwords. Problème : lorsque les marques cessent de payer Google en adwords, il n’y a plus aucune traçabilité sur le net.

– La stratégie la plus pérenne est sans conteste d’optimiser votre référencement naturel. Pourquoi? C’est simple, un article rédigé sur internet y reste tant que son auteur ne le détruit pas!  Idem pour le rich média (photos et vidéos). Du coup 4, 10 ans après, vous pourrez toujours cliquer sur un article rédigé sur un hôtel, un produit…Je vous laisse imaginer l’enjeu pour les marques en matière de e-réputation. Car il y’a 10 ans lorsqu’un client était mécontent, il me semble que c’était 10 clients potentiels de perdus. Aujourd’hui avec le succès d’internet et des posts, un client mécontent se sont des milliers voire des millions de prospects potentiels perdus!!! Cf ci-dessous un exemple d’article que j’ai rédigé en mai 2010 (Koming Up n’était alors pas aussi « populaire ») qui montre que deux ans après, le dit article est chaque jour de plus en plus lu.

Problème des marques : elles ne savent pas comment optimiser leur référencement naturel car c’est une stratégie qui nécessite du temps (car elle s’installe dans la durée, la fréquence et l’optimisation du contenu), de la technique (et oui, qu’on se le dise, on ne rédige pas sur internet comme on rédige dans un magazine papier!). Pour preuve, je n’aurai jamais pu publier mon guide des « 1001 nuits sur une île » si je l’avais rédigé de la même manière que je rédige mes posts sur Koming Up. D’où l’intérêt grandissant des marques pour les blogs influents car un blog est l’outil idéal de grass-roots marketing.

A ce stade vous devez vous demander où je veux en venir? Prenons l’exemple de Koming Up (exemple qui concerne d’autres blogs influents également, sauf que je préfère parler d’un cas précis que je maîtrise parfaitement puisqu’il s’agit du mien ;-)).

Il m’a fallu plusieurs années pour que Koming Up devienne un des blogs les plus influents dans le secteur du tourisme et de facto du voyage. Aujourd’hui, je comptabilise plus de 40 000 visiteurs uniques/mois et compte pas moins de 12 500 abonnés à ma newsletter hebdomadaire. Ce succès grandissant, je le dois à mon travail, car chaque jour (autant que possible), je poste des articles et m’applique à travailler le style. Du coup, je suis de plus en plus sollicitée par des marques qui flairent le bon plan : faire parler d’elles au travers de Koming Up (et d’autres blogs) et du coup optimiser leur référencement naturel à moindre coût, voire cas très très fréquent, gratuitement :-). J’ai reçu jeudi 7 juin une demande émanant du service marketing d’un grand voyagiste online (pure player) qui me propose de rédiger un article complet sur sa société et ses services (jusque là, why not) en échange (tenez-vous bien), non pas d’une rémunération mais d’un échange de contenu. Ben voyons!!!! Pour mémo, cette société réalise un CA de plus de 20 millions d’euros annuel et compte plus de 80 000 références d’hôtels et de maisons d’hôtes. Question : quand les marques vont elles cesser de prendre les blogueurs pour des cons? Sincèrement, connaissez-vous des individus acceptant de travailler gratuitement? Moi pas! Et je me refuse catégoriquement à rentrer dans cette surenchère du tout pour rien, des prestations au rabais…La qualité et le résultat à un coût, point barre! Je passe en moyenne 4h par jour sur mon blog et lorsque je relate mes expériences de voyage, cela me prend pas moins de 5h pour relire mes notes, rédiger mon post, sélectionner mes photos, les publier, optimiser mon article avec mes mots-clés! Le temps c’est de l’argent, non?

Pour résumer, nombre de pseudos marketeurs qui n’y connaissent pas grand chose au marketing digital (je vous parle même pas des bureaux de presse totalement has-been qui pour beaucoup ne voient aucun intérêt à inviter des blogueurs à leurs voyage de presse mais qui sont toujours content de montrer à leurs clients les articles publiés par les blogueurs qui je le rappellent sont traçables dans le temps) s’imaginent réduire leurs coûts d’investissements publicitaires en proposant à des blogueurs des échanges de liens gracieusement. C’est en effet monnaie courant que de croire que blogueur = jeune étudiant un peu geek qui tient un blog « just for the fun » et qui n’a aucun sens du business 🙂 Grave erreur selon moi car je connais beaucoup de blogueurs passionnés qui au fil des années sont devenus de vrais spécialistes en SEO/SMO et du coup de plus en plus courtisés par les marques.

Vous trouverez ci-dessous une capture d’écran prise dimanche 10 juin de la 1ère page de Google sur un exemple précis de mot clé tapé concernant un hôtel situé à l’île Maurice du côté de Flic en Flac. En l’occurrence dans ce cas, il s’agit d’un hôtel du groupe Accor dans lequel j’ai séjourné au mois de février dernier et qui se situe à l’île Maurice : Le Sofitel Impérial Mauritius. Inutile de vous préciser qu’au vu du titre de l’article que j’ai posté, je n’ai pas du tout été satisfaite des services du Sofitel Imperial Mauritius et que j’ai relaté par le menu détail les raisons de mon mécontentement. Vous constaterez que mon article est loin d’être dithyrambique. Pour autant, Koming Up est en 1ère page de Google sur le mot clé : Sofitel Impérial Mauritius et ce depuis le mois de mars! Combien cela m’a coûté? 0 euros!

Autre exemple (capture d’écran prise dimanche 10 juin), toujours dans le cadre de mon reportage à Maurice en mars dernier, je me suis rendue dans un petit boutique-hôtel que j’ai particulièrement apprécié. J’ai posté un article relatif à mon expérience à l’hôtel 20 Degrés Sud que j’ai publié il y’a seulement 15 jours. Et bien Koming Up est  de nouveau en 1ère page de Google sur le mot clé « 20 Degrés Sud ». Combien cela m’a coûté? 0 euros. Bon, pas tout à fait car il m’a fallu le temps nécessaire à rédiger l’article, publier mes photos, optimiser mes mots-clés.

Autre cas très fréquent et à mon sens totalement obsolète : les campagnes d’affiliation. J’ai comme tout le monde testé l’impact des campagnes d’affiliation sur Koming Up en publiant des bannières publicitaires (je continue encore mais pas pour longtemps car je lance prochainement une nouvelle version de Koming Up). Le mode de rémunération des blogueurs est au clic de la pub. Problème, plus personne ne clique sur les bannières publicitaires. Cela ne veut pas dire pour autant que la publicité n’est pas remarquée ou encore appréciée. Résultat : ce sont les sociétés spécialistes des campagnes d’affiliation qui se font un max de beurre et les blogueurs ne récoltent que des miettes, alors qu’ils contribuent à assurer la présence des marques sur le web et développent la notoriété spontanée et assistée de ces marques.

Dans la même lignée les fameux « fans » des marques sur Facebook. Une récente étude parue dans le magazine Stratégies a mis en exergue que seulement 6% des « fans » d’une marque s’impliquaient et recommandaient cette marque. Stratégies publie en exclusivité les résultats de l’étude Isobar «Je te like, moi non plus» réalisée par Aegis Media Solutions, qui montre qu’«aimer» une marque est un signe d’affinité mais pas d’implication.Du coup à moins d’avoir établi une stratégie marketing bien cadrée, cela ne sert pas à grand chose d’avoir des millions de fans d’une marque sur Facebook si l’on n’utilise pas cette manne à bon escient. Perso, je n’ai que 250 fans de Koming Up sur Facebook. Mais sincèrement, je préfère de loin avoir 40 000 visiteurs uniques chaque mois, 12 500 abonnés à ma newsletter hebdomadaire que 40 000 fans sur Facebook qui ne me lisent pas 🙂

Seth Godin, le gourou du marketing viral est convaincu (moi aussi du reste ;-)) que le marketing de masse est mort! « Les êtres humains manifestent une préférence pour un mode d’organisation tribal. Je parle ici de tribus au sens large : des groupes de personnes qui partagent le même chef, la même culture et les mêmes normes. L’entrée dans l’ère du numérique a donné de l’ampleur au phénomène des tribus alors qu’elles gagnaient d’elles-mêmes en pouvoir. Nous sommes maintenant organisés en millions de groupes différents, au sein desquels chacun respecte, admire et soutient des choix qui semblent tout à fait étranges à ceux qui n’en font pas partie. Dans chaque tribu, ces choix sont pourtant reconnus comme étant la norme (notre norme) : il y’a donc autant de visions de la normalité que de tribus. Ce que je veux montrer, c’est que chercher à nous pousser tous vers le même idéal universel de « normalité » à la seule fin de vendre le plus de choses inutiles est une stratégie non seulement inefficace mais erronée. compte tenu de l’époque dans laquelle nous vivons, il faut sauter sur l’occasion de soutenir les gens singuliers, de vendre aux gens singuliers et, si vous voulez, de devenir vous-même singulier. »*

A bon entendeur 😉

* Exit le marketing de masse, le nouveau Seth Godin